​ Sensible dès le plus jeune âge aux joies du dessin et à la vibration des couleurs appliquées sur le papier, puis accompagné à l’adolescence dans la pratique du dessin et du pastel sec par un ancien élève des Beaux-Arts de Paris, c’est à cette époque que remonte mes premières émotions intenses face à la peinture. Les œuvres de Cézanne eurent sur moi un impact profond.

Plus tard élève aux Beaux-Arts de Paris c’est la photographie argentique qui occupa la place principale. Des journées innombrables passées dans l’obscurité du laboratoire photo de l’école à retravailler le cadrage, la densité des noirs, la volupté des variantions de gris. Tout cela sous le regard passionné et précis de Patrick Faigenbaum et Marc Pataut.

Peu après le diplôme et quelques expositions, la vie m’orienta vers d’autres horizons mettant en second plan mon activité artistique. Pendant près d’une douzaine d’années, le lien au monde végétal mais surtout la connaissance de soi, notamment à travers l’exploration corporelle, la méditation devint le cœur de mon quotidien.

C’est au début 2022 que l’appel de la peinture devint inévitable. Comme une évidence et une urgence à incarner progressivement la passion de la présence, l’écoute silencieuse, avec le geste de peindre et sa matérialité colorée.

En échos à cela, certaines phrases de Bram Van Velde recueillis par Charles Juliet dans son livre Rencontre avec Bram Van Velde illustrent à merveille ce processus créatif évoquant sans cesse l’importance de la disponibilité intérieure, de l’abandon de la volonté, de l’émergence de la vision.